En confinement avec Prem Rawat – 12e jour

« Reconnaissez vos précieux atouts : la patience, la clairvoyance, la lucidité, la force et la lumière qui se trouvent en vous. » – Prem Rawat

Prem a également parlé avec le Dr John Horton qui a répondu à des questions sur la situation liée au COVID-19.

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Prem Rawat :

Bonjour à tous. J’espère que vous allez bien. J’espère que, malgré les circonstances, vous passez de bons moments. Car le vrai plaisir n’a pas été verrouillé, le vrai bonheur est toujours avec vous. La paix que vous cherchez est toujours avec vous. Et il s’agit de réellement comprendre ce qui est en train de se passer, ce qui arrive.

Bon, vous pouvez dire « je suis enfermé ; je suis confiné ; j’ai cette situation-là, j’ai ce problème ; tout ce truc du coronavirus », et tout ce qui vient avec.

Et je peux comprendre les gens qui se mettent en colère ou qui sont énervés. Qui blâment… ce jeu du blâme : « Ce type a fait ci, cet autre a fait ça, cet autre a fait ça… » Bien sûr, c’est facile de blâmer. Et spécialement les dirigeants de ce monde, ce qu’ils ont fait, pas tous, mais la plupart, ils ont agi comme de parfaits idiots.

Alors, que pouvez-vous faire ? Qu’ils en fassent les frais ou pas, en tous cas les gens ordinaires en feront les frais. Et en pensant aux plus pauvres, qu’ont-ils ? Ils n’ont rien. Rien. Dans la manière dont ce monde est fait, les pauvres ont le plus mauvais lot que vous puissiez imaginer.

Et pourtant, voilà qui nous sommes. Tout ce que nous avons acquis dans ce supermarché, nous ne l’emporterons pas avec nous. Nous sommes venus les mains vides et nous devrons repartir les mains vides. Aucune de ces possessions, aucune de ces choses, nous ne les prendrons avec  nous. Nous ne nous considérons pas comme pauvres, mais c’est comme une personne pauvre que nous partirons, sans rien emporter avec nous.

Donc, en considérant ceci, en le comprenant, que pouvez-vous faire ? Qu’est-ce qui est possible ? Ce qui est possible l’a toujours été, pour cela il n’y a pas besoin d’argent, ni de possessions, ni de quoi que ce soit, mais cela a besoin de vous-même. Vous avez ces atouts merveilleux qui sont réellement les vôtres. Personne ne peut vous les dérober, aucun voleur ne peut venir vous les dérober.

Il y a une histoire, une histoire Zen que j’apprécie vraiment. Une fois, ce maître revint dans sa petite hutte et il réalisa qu’un voleur était venu et avait dérobé toutes ses possessions. Bien sûr, il ne dit rien et s’assit près de la fenêtre. Il ouvrit la fenêtre et il y avait là la plus merveilleuse des vues. La lune se levait, les étoiles… c’était resplendissant.

Et il dit : « Haha ! Le voleur a oublié de prendre mes plus précieuses possessions ».

J’apprécie beaucoup cette histoire. Le cœur peut apprécier cela, vous, en tant qu’être humain, vous pouvez apprécier cela. C’est ça qui est important, voilà ce qui est réel. Tout le reste est dans un flux de changement perpétuel. Cela va changer parce que c’est sa nature.

Quelle est notre nature, en un sens ? Ce n’est pas vraiment notre nature ; c’est notre mécompréhension, et notre mécompréhension est que nous ne voulons pas que les choses changent. Nous voulons qu’elles restent exactement comme elles sont. Regardez cette industrie, cette industrie énorme de « l’anti-âge ». On veut que vous apparaissiez exactement comme vous n’êtes pas, c’est à dire jeunes.

Quand vous êtes jeune, vous vous en fichez. Vous avez un visage plein de boutons, « Bon, c’est comme ça ». Mais quand vous vieillissez et que vous voyez une ride : « Oh mon Dieu, oh non ! il faut que je… » Alors vous prenez votre crème antirides.

En Inde, il y a cette crème qui s’appelle “Fair and Lovely.” (Belle et adorable). Et je faisais une interview pour une chaîne de télévision. Ils m’ont demandé : « Oh, quand vous êtes arrivé, vous étiez tellement radieux, comment faites-vous pour être tellement radieux ? J’ai répondu « Ah, mais parce que j’utilise cette crème « Fair and lovely ». Ce n’est pas le cas mais c’était juste une plaisanterie pour briser la glace.

Mais voilà les faits : nous voulons être qui nous ne sommes pas ! Quelle est cette fascination que nous avons pour être quelque chose que nous ne sommes pas ? Personne n’essaye d’être simplement humain. Puis-je être simplement humain ? Puis-je être un être humain qui a l’atout de la patience. C’est notre atout. Nous devons entrer dans ce contexte d’être un être humain pour comprendre cet atout de la patience.

Que pouvez-vous faire d’autre ? Vous devez être patient. « Oh mon Dieu, je suis enfermé, je ne peux pas faire ci, je ne peux pas faire ça. Je ne peux pas… ceci ne va pas ; cela ne va pas ». Et la liste s’allonge, s’allonge et s’allonge.

Mais une fois que vous entrez dans ce contexte en étant réellement un être humain et en appréciant les atouts précieux que vous avez : la patience, la compréhension, la lucidité, le pouvoir, la lumière que vous avez en vous ! Alors, même en ce moment de désespoir ; quand le désespoir arrive, être plein d’espoir.

Pourquoi ? Parce qu’il y a une évidence claire : chaque jour vous vous réveillez, chaque fois, ce qui est essentiel est là. Vous ne devez pas tous les jours faire « Inspire ; expire ; inspire ». Quelque chose se passe automatiquement ; il y a une bonté, il y a une gentillesse, une bonté incroyable qui se manifeste. Vous devez apprécier cela.

Et cette bonté vous donne de l’espoir, l’espoir de pouvoir avancer. Espoir que « Oui, quelle que soit la situation – quelle qu’elle puisse être, j’irai bien. J’irai bien ». Vous ne pouvez pas laisser cela, quoiqu’il arrive…

Laissez-moi vous dire : la pire partie du coronavirus n’est pas le coronavirus lui-même, c’est la désinformation que les gens ont. Et la désinformation que… certains de ces dirigeants ont…

Je ne sais pas ce qui se passe avec leur gouvernance, mais c’est :« Ah ! nous allons faire ça. Et non, maintenant nous n’allons rien faire. Non, nous allons faire de nouveau ». « Allons ! »

Quand vous regardez les Etats-Unis, ils savaient que ça allait arriver. Ils pouvaient voir ce qui se passait en Chine. Et les gens ont continué à aller partout, à voyager, voyager. Et ces choses-mêmes que nous pensions si agréables, soudainement deviennent « Oh, mon Dieu, c’est dangereux ! » Et oui !

Mais nous sommes humains ; quelles sont nos forces ? Nous pensions que nos points forts étaient d’inventer et de créer ces machines : « Regardez ce que nous avons accompli… » Et allons-nous surmonter ce coronavirus ? Bien sûr que nous allons le surmonter.

Mais comment y faire face ? Qu’avons-nous appris ? Ce n’est pas devenu une épidémie, mais une pandémie. Qu’avons-nous appris au cours des années et des années ? Avons-nous appris qu’un seul mort à cause de cela, c’est déjà trop ? Si ça pouvait être évité, ça devait être évité. Où a été l’anticipation ? Nulle part.

Mais même dans ces circonstances, même dans ces circonstances, je souhaite que vous vous regardiez vous-même ; et en vous regardant vous-même, trouvez les réponses. Pas les questions mais trouvez les réponses qui sont dans votre cœur, qui sont dans votre être et qui ne sont pas un tas de désinformations.

Parmi toutes les choses pour lesquelles sont doués les médias sociaux, il en est une qui est de diffuser de mauvaises informations. Et je lisais à ce sujet que cela cause de l’anxiété aux gens. Alors quel genre de bonne nouvelle est-ce, celle qui cause de l’anxiété ? Qui effraye les gens.

La dépression survient, tous ces éléments commencent à survenir. Voyez, la seule manière dont on peut arrêter cela, la seule manière de l’arrêter, c’est de vous tourner à l’intérieur. Toutes ces âneries, la seule manière de les arrêter, c’est de vous tourner en vous.

Et des gens disent « Oh, il faut faire ceci, il faut faire cela … Attendez. Qu’avez-vous vraiment besoin de faire ? Quelle est la chose la plus importante ? Clarifiez vos priorités. Clarifiez vos priorités. Clarifiez vos priorités.

Votre priorité, mes amis, c’est de prendre ce souffle. Votre priorité, mes amis, c’est d’être en contact avec votre cœur. Votre priorité, mes amis, c’est d’être satisfait, c’est d’être en paix. Votre priorité, mes amis, c’est d’être dans la joie, quelles que soient les circonstances dans lesquelles vous êtes.

Etre dans cette joie merveilleuse et simple, nager dans ce merveilleux océan de sérénité. Etre satisfait, être calme, être dans la compréhension, regarder vers l’avenir mais sans perdre de vue aujourd’hui, sans perdre de vue maintenant, sans perdre de vue ce qui est présent.

C’est là le problème. Nous sommes tellement impatient du futur que nous perdons de vue aujourd’hui. Et quand nous perdons de vue ce jour, notre futur n’est plus garanti. Nous nous sommes tellement amourachés d’hier que nous perdons de vue aujourd’hui, et quand nous perdons de vue aujourd’hui, ce passé ne nous aidera en rien. Vous avez besoin de maintenir absolument votre conscience de la situation en ce qui

concerne cet instant.

Lorsque vous aimez, exprimez cet amour. Une fois n’est pas assez. Une fois ne suffit pas. Cet amour doit être exprimé encore et encore ; c’est ainsi ! C’est ainsi.

C’est comme des chips. Quand vous en mangez une, vous ne pouvez pas simplement en manger une seule ; vous en devez en mangez encore une, encore une et encore une. Ou comme une glace : Vous en mettez une cuillerée dans la bouche et c’est si bon que vous en mettez encore un peu et encore un peu et davantage.

Vous voyez un petit enfant, il a son cornet de glace et il le lèche,  il est vraiment concentré, il est entièrement focalisé et déterminé à apprécier cette glace. Qu’importe ce qui va se passer autour de lui, son attention est complètement présente.

Et j’ai besoin d’être comme ça. J’ai besoin d’être comme ça ; vous avez besoin d’être comme ça, tellement focalisé à extraire toute la joie qu’aujourd’hui possède, que « maintenant » possède, la beauté qui danse dans votre cœur, qui vous êtes !

Vous jugez-vous vous-même à travers le regard des autres ? Vous devriez d’abord vous juger par votre propre regard. Vous devriez vous voir avec vos propres yeux. Mais c’est plus facile de se regarder soi-même au travers du regard des autres : « Qu’est-ce qu’ils pensent de moi ? » C’est une chose très puissante. Tellement puissante.

Mais il ne s’agit pas des autres. Votre vie est la vôtre. Vous êtes celui qui est arrivé ; vous êtes celui qui a fait cet effort, ce monumental effort pour faire cette transition du ventre de la mère à cette terre. Vous avez fait cet effort

Alors, le jour où vous partirez, vous êtes celui qui passera par cette transition au-delà du mur. Et c’est pourquoi ça s’appelle « votre vie, votre vie, votre existence. » Et pouvoir apprécier cela, avoir cette patience, cette vraie compréhension de qui vous êtes. Et ce que je dis, c’est « Essayez d’extraire tout ce bonheur qu’aujourd’hui a pour vous. » C’est un cadeau ! C’est un cadeau. Acceptez ce cadeau ; comprenez ce cadeau.

Autrement la vie est, comme le disent certains : « Ah, ceci est terrible ; ça c’est pas bien. » Mais ceux qui ont compris cette joie qui se trouve en eux, ils ne disent pas que c’est terrible. Ils disent que c’est merveilleux, que c’est un cadeau. Soyez reconnaissant.

Ces trois choses, « Se connaître soi-même, vivre sa vie consciemment, et avoir un cœur plein de gratitude »

Merci beaucoup – Je vous verrai demain.