En confinement avec Prem – 97e jour

« Les êtres humains ont un grand cœur. Ils peuvent aimer, et quand ils font preuve de bonté, c’est sublime ! » – Prem Rawat

Les émissions quotidiennes de Prem Rawat « En confinement » présentent la façon dont ses interventions et son Programme d’éducation pour la paix aident les gens à trouver la paix en eux. Vous aurez bientôt des détails sur la possibilité de vous joindre à Prem virtuellement pour participer à ce programme.

Audio

Un processus de découverte

Conférence sur le multiculturalisme, la tolérance et la paix

Lisbonne, Portugal

Prem Rawat :

Chers invités, Mesdames et Messieurs, avant tout je tiens à dire que c’est un grand honneur pour moi d’être ici et que c’est un réel plaisir d’être en présence de personnes qui s’intéressent à la paix. Car, lorsque dans le monde des événements ne sont pas propices à notre existence, les guerres, les problèmes des réfugiés, la destruction des ressources naturelles, on doit se poser une question : « pourquoi ? »

Je sais, je lis dans les journaux « il y a tel et tel problème ». Alors bien sûr, j’ai envie de demander : « Pourquoi a-t-on ce problème ? Qu’est-ce qui ne va pas ? Comment se fait-il qu’il y ait des personnes qu’on appelle des réfugiés, qui sont partis de chez eux, de là où ils ont grandi, qui ont quitté leur famille, perdu leurs biens et ont dû partir vers un nouveau pays, un nouvel endroit pour survivre ? Pourquoi ? Pourquoi les guerres ? Pourquoi nous battons-nous ? »

Et je sais que partout dans le monde, chacun y trouve une raison. « Oh, on se bat depuis toujours, c’est comme ça. » Vraiment ? Est-ce une raison suffisante ? Alors faites simplement ceci : un jour, quand vous aurez le temps, asseyez-vous et faites une liste de tout ce qui nous divise. Ce que nous voyons, ce sont les différences, les différences, les différences. Vous êtes Indien, vous êtes Australien, vous êtes Anglais.

Allez ! La vérité est que nous sommes tous composés à 99% des mêmes éléments : l’oxygène, le carbone, le calcium, l’hydrogène, l’azote et le phosphore, nous tous, hommes, femmes, enfants, instruits, pas instruits, riches, pauvres, nous sommes tous faits pareils, avec ces mêmes éléments.

Et en tant qu’êtres humains nous désirons la paix. Pourquoi ? C’est très simple aussi, parce que nous sommes très vulnérables. La paix, nous en avons vraiment besoin. Pourquoi sommes-nous vulnérables ? Nous n’avons pas de griffes, pas de grandes dents comme les lions, nous ne sommes pas équipés pour nous battre. Vous savez pourquoi ? C’est parce que notre partie la plus vulnérable, que tous les autres animaux protègent, est complètement offerte. C’est une véritable invitation : « Venez me tuer », et pas d’une seule façon, je vais vous montrer plusieurs façons de le faire : vous pouvez essayer ici, essayer ici et ici…

Nous sommes vraiment vulnérables. La paix c’est quelque chose que nous avons toujours recherché compte tenu de notre situation. Mais nous sommes devenus victimes de la cupidité. Nous avons oublié notre passion. Nous avons abandonné notre passion de la compassion et nous avons adopté une logique très étrange.

Quand je parle de paix, les gens demandent, ils ne le disent pas, mais je suis sûr qu’ils le pensent, « Que proposez-vous, Monsieur Rawat, pour apporter la paix dans le monde ? Que proposez-vous pour le faire ? Dans un monde aussi instable, avec tous les problèmes qui existent, que proposez-vous ? » Ah ! Laissez-moi vous expliquer une chose, voici ma proposition : la paix est déjà dans chaque être humain et, comme elle est en chaque être humain, il n’y a rien à faire, rien à créer, rien ! C’est un processus de découverte, les gens vont découvrir la paix en eux.

Pour faire la guerre, nous sommes vulnérables et pas très doués pour nous battre… Écoutez, si nous frappons trop fort du poing, nous nous brisons la main, ça montre à quel point nous ne sommes pas doués pour nous battre. Alors de quoi a-t-on besoin pour se battre ? Vous savez de quoi on a besoin? De milliards de dollars. On ne peut pas se battre, on a besoin de milliards de dollars pour se battre, on a besoin d’armées, de mitrailleuses pour se battre, et savez- vous que pour se battre on doit tous s’entraîner ? Même pour donner un coup de poing à quelqu’un, on doit vraiment s’entraîner. Ça montre à quel point on n’est pas doué. L’idée, la logique nécessaire pour se battre, pour déclarer la guerre, on doit nous l’enseigner !

Mais la paix est en vous, elle y a toujours été, et on n’a pas à nous l’enseigner. On n’a pas à nous l’enseigner. Tout ce que vous avez à faire, comme l’a dit Socrate, c’est : « Connais-toi toi-même. » Et quand vous vous connaissez, vous comprenez que la paix que vous cherchez est en vous. Nous ne comprenons pas le potentiel qu’a l’être humain. Nous disons : « Les êtres humains font des erreurs. » Mais les êtres humains, les uns envers les autres, ont un très grand cœur, ils peuvent aimer et quand ils décident de faire preuve de bonté, c’est sublime, merveilleux.

Dans mes trois dernières interviews on m’a demandé : « Vous avez rencontré beaucoup de personnalités importantes, de qui vous souvenez-vous ? » Alors je leur ai raconté une petite histoire. La personne dont effectivement je me souviens n’était pas une sommité, mais cette personne… Un jour, j’étais en Inde au volant de ma voiture, quelqu’un avait emporté un repas, mais il avait oublié l’eau. Donc après avoir déjeuné, on a eu très soif. On a aperçu un fermier qui tirait de l’eau d’un puits avec une outre. On s’est arrêté, on est allé le voir et on lui a demandé : « S’il vous plaît, pourriez-vous nous donner de l’eau ? »

Je me souviens de cet homme aussi clairement que je vous vois aujourd’hui. Ça s’est passé il y a pas mal d’années. Il a dit : « J’ai peu de choses, mais ma hutte est là-bas, il me reste un peu de pain d’hier et un peu de chutney. Si vous avez faim, ce sera un honneur pour moi de vous les offrir. »

De la générosité ? Oui. C’était tout ce qu’il avait. Nous avons pris l’eau, nous avons bu et nous l’avons remercié, et jusqu’à ce jour, c’est resté gravé en moi, je n’oublierai jamais. J’ai parcouru le monde de nombreuses fois, j’ai rencontré beaucoup de gens, mais je n’oublierai jamais cet homme. Pourquoi ? Pour sa bonté.

Voilà toute la bonté dont est capable un être humain. Voilà ce qu’un être humain peut réussir : vivre en paix. Voilà toutes les possibilités, et elles se manifestent dans ce monde.

Voilà la possibilité que nous avons. Voilà ce que nous pouvons comprendre. C’est le moment pour nous, c’est la chance que nous avons. Alors que l’humanité regarde ce qu’elle a réussi, tout ce que je peux dire, c’est que la plus grande réussite de l’homme, de l’être humain, ce sera la paix.

Et quand l’humanité regardera en arrière, elle pourra dire à ses enfants, leur raconter une petite histoire, pas celle des trois ours, mais elle pourra dire ceci : « Vous savez, nous avons établi la paix dans une situation des plus impossibles, nous avons établi la paix. »

La soif de paix transcende incontestablement toutes les barrières qui existent. Je l’ai vu. Elle transcende la barrière des langues, celle des religions, elle transcende la longue liste de nos différences, elle les contourne intégralement. Et la soif de paix est en chaque être humain.

Pouvons-nous comprendre les mécanismes de l’effort que fournit le petit enfant, que chacun de vous a fourni d’ailleurs ? Vous avez été ce petit enfant et vous vous vous êtes mis debout, vous vous êtes levé et vous êtes tombé. Vous êtes tombé, mais la bonté était là pour vous encourager.

C’est à nous, à nous de comprendre, à nous de faire l’effort, à nous de rendre possible la paix dans notre vie.