En confinement avec Prem – 96e jour

« C’est de vous qu’il s’agit. Regardez votre main, votre peau. Le matériau dont elle est faite n’est en rien différent de celui dont est fait l’univers tout entier. » – Prem Rawat

Les émissions quotidiennes de Prem Rawat « En confinement » présentent la façon dont ses interventions et son Programme d’éducation pour la paix aident les gens à trouver la paix en eux. Vous aurez bientôt des détails sur la possibilité de vous joindre à Prem virtuellement pour participer à ce programme.

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Le cadeau de la vie

Denver, États Unis

Prem Rawat :

Nous essayons de nous faire une idée de la vie mais sans en avoir la moindre compréhension. Pas la moindre ! Car le peu d’informations que nous avons ne vient pas de nous mais des autres. En effet, nous atteignons le beau milieu de notre vie sans comprendre en quoi elle consiste. Nous ne savons pas ce qui se passe vraiment.

Tout ce que nous savons, c’est que nous avons l’envie, le désir d’être heureux, parce que lorsque nous sommes heureux nous nous sentons bien. Nous voilà donc vivant. Nous savons qu’il est agréable d’être heureux. La vie est agréable quand tout va bien. Mais quelle est notre version du bonheur ? Nous ne le savons même pas car, en général, elle se résume à ceci : tant que les choses se passent comme nous le voulons, tout va bien. Quand les choses se déroulent comme nous le voulons !

Que signifie “comme vous voulez“ ? Vous roulez à 120 à l’heure dans une zone limitée à 80. Un policier vous fait signe de vous arrêter et vous dit : « Vous savez que vous rouliez trop vite ? » Vous répondez : « Ah, non, je ne savais pas. » Vous mentez effrontément.

Et là le policier vous répond : « Oh, je suis vraiment désolé. Je ne me suis pas rendu compte que vous ne vous rendiez pas compte de votre vitesse excessive. Pardonnez-moi. Allez-y, je vous en prie. Mille excuses de vous avoir retardé alors que vous étiez de toute évidence en route pour quelque chose de très important. » Voilà ce qu’est “comme je veux“.

Alors, qu’est ce “comme je veux“, “comme vous voulez“, “comme nous voulons“ ? C’est contraire aux lois de la nature. Contraire aux lois de la nature ! Vous êtes légèrement en retard ? Vous voudriez que le soleil se lève un peu plus tard. Si vous êtes légèrement en retard et qu’il commence à faire nuit, surtout en hiver car il fait nuit trop tôt, vous voudriez que le soleil ralentisse. Ouah !

Et ce drôle de petit jeu continue jusqu’à ce que nous arrivions à l’autre mur. Qu’est-ce que j’entends par “l’autre mur“ ? Il y a deux murs, d’accord ? Celui par lequel je suis arrivé et celui par lequel je vais disparaître.

En toute autre occasion, nous appellerions cela de la procrastination car l’inévitable va arriver de toute façon et nous essayons simplement d’en repousser l’échéance. Nous nous disons : « Ah mon Dieu… » Donc, lorsque nous parvenons au second mur, nous disons : « Heu, un jour de plus ? Deux jours de plus ? Trois, quatre, cinq jours de plus ? »

Je suis sûr que la mort est là et rit à gorge déployée. Nous ne nous rendons pas compte que c’est nous qui disposons d’un temps limité et non la mort. La mort a toute l’éternité devant elle. Le temps n’est rien du tout pour elle. « N’importe quand ! Je suis prête ! Tu es sur ma liste depuis le jour de ta naissance. » Le seul qui ne soit pas sur sa propre liste, c’est… savez-vous qui ? Vous !

Voilà de quoi je parle. Mon message est intimement lié à la paix. Oui, il n’est pas basé sur la foi. Non, il n’y a pas besoin d’avoir un ensemble de croyances pour que tout se mette en place. Il s’agit de faire une expérience par vous-même, de comprendre par vous-même, de vivre la vie chaque jour en ayant la compréhension de qui vous êtes.

Il n’est pas question d’une formule toute faite, ni d’interprétations données par quelqu’un, ni de citer un livre. C’est de vous qu’il s’agit, vous en tant qu’être humain. Voilà de quoi il est question, mes amis.

Vous voyez cette terre ? Vous voyez ces montagnes là-bas ? Vous voyez ces rivières ? Vous voyez ce soleil ? Ces étoiles ? Vous voyez la Voie Lactée ? Vous voyez la neige, les déserts ? Savez-vous pourquoi tout est là ? Pour vous. Vous ! Vous avez la possibilité d’exister, d’être témoin, d’admirer, de tomber amoureux, de vous émerveiller. C’est de vous qu’il s’agit.

Mais ce n’est pas ce que vous pensez. Selon vous, il s’agit de tout le reste mais pas de vous. Pourtant, c’est bien de vous qu’il s’agit. Un jour vous disparaîtrez. Et avec vous, avec vous, tout ce que vous admiriez disparaîtra également. Puis il y aura quelqu’un d’autre. Et ce sera son tour. Et puis il y aura quelqu’un d’autre et ce sera son tour, et puis encore quelqu’un d’autre. Mais là, tout de suite, c’est de vous qu’il s’agit.

Le divin ? C’est votre seule chance de comprendre ce qu’est le divin. C’est la seule chance que vous ayez de faire l’expérience d’une chose que l’on appelle tout simplement “la joie“. C’est tout ! C’est de vous qu’il s’agit !

C’est le seul moment où vous pouvez faire l’expérience de la clarté et être touché par elle, faire l’expérience de la sérénité et être touché par elle, faire l’expérience de la joie et être touché par elle. Étant ainsi touché, savez-vous ce qui va jaillir ? La gratitude la plus douce et la plus profonde qui soit, qui n’a rien à voir avec la politesse, qui n’a rien à voir avec ce que votre mère vous demandait de dire chaque fois que l’on vous donnait un bonbon.

C’est de vous qu’il s’agit car vous pouvez vous y relier, vous pouvez vous relier à l’univers. Vous pouvez rester là à regarder votre main, à admirer votre peau. Le matériau dont elle est faite n’est en rien différent de celui dont est fait l’univers tout entier. Quel tour de force, non ? Quelle chose extraordinaire, non ? Quel plaisir, non ?

Donc, quand je parle de paix, c’est pour dire que c’est par elle que vous devriez être attiré. Permettez-moi de vous dire ce par quoi vous devriez être attiré. Vous devriez être attirés par votre souffle. En venant en vous, il vous apporte le cadeau de la vie. Le cadeau de la vie ! La vie sans laquelle vous n’avez rien, sans laquelle vous n’êtes rien.

Votre cerveau extraordinaire, capable de résoudre des problèmes, ne fonctionne que parce que vous êtes en vie. Il ne fonctionne pas par lui-même. J’aimerais que ce soit le cas, mais non. Il ne fonctionne que parce que vous êtes en vie. Et ce qui vous apporte le cadeau de la vie, c’est le souffle.

Vous n’êtes capable d’aimer quelqu’un que parce que vous êtes en vie. Vous êtes capable d’avoir des liens, que ce soit avec votre oncle, votre frère, votre sœur, votre père, votre mère, votre fils ou n’importe qui, seulement parce que vous êtes en vie.

Donc, il faut que vous soyez vivant pour pouvoir être heureux. Et qui vous donne le cadeau de la vie ? Le souffle. Pour pouvoir faire tout ce que vous avez envie de faire et que vous voulez faire bien, vous devez d’abord être vivant. Et devinez ce qui vous apporte le cadeau de la vie ? C’est votre souffle. Et que connaissez-vous de lui ? Rien ! Absolument rien !

Le va-et-vient du souffle fait de nous ce que nous sommes mais nous ne le comprenons pas et c’est une catastrophe, une catastrophe que je veux empêcher pour chaque personne sur terre qui voudra bien m’écouter. Je veux empêcher cette catastrophe.

Vous connaissez les autres mais vous ne vous connaissez pas vous-même. C’est une catastrophe. Vous devez savoir qui vous êtes. Vous devez connaître votre être. Vous devez comprendre votre existence. La connaissez-vous ? Avant qu’il ne soit trop tard, avant qu’elle soit terminée… Croyez-moi, elle passe bien trop vite.

Une lampe… Rien de plus triste que de voir une lampe éteinte, jetée, mise au rebut. Cette lampe doit être allumée pour que vous puissiez être, sentir et comprendre qui vous êtes.

Parfois nous souffrons. Certains d’entre nous sont passés maîtres dans l’art d’accepter la souffrance, n’est-ce pas ? Nous nous trouvons des excuses : « Oh, Dieu veut que je souffre. C’est sa volonté que j’apprenne quelque chose. Je n’ai rien appris de toute ma vie, mais vous savez… »

Il existe une chanson en hindi, je l’écoutais l’autre jour. Elle dit : « La douleur et le chagrin sont nos amis. Alors pourquoi s’en faire, pourquoi se soucier de la douleur et du chagrin puisque ce sont nos amis ? » Et je me suis dit : « Vraiment ? » Non ! Non !

Votre vie, votre existence, voilà ce qui compte. Beaucoup pensent : « Mais n’est-ce pas égocentrique de voir les choses ainsi ? » Non. C’est les voir de la façon la plus humble qui soit.

Regardez la réalité, elle est humble et profonde à la fois. Quand nous regardons le soleil, nous nous rendons compte de sa beauté, de sa puissance. Nous nous sentons humble face à lui. Et pourtant nous sommes tellement content qu’il soit là ! Ce n’est pas “ou l’un ou l’autre“.

Les choses changeront dans votre vie, c’est une évidence. Pourquoi ? Parce que c’est dans leur nature. Vous essayez de les retenir sans toutefois y arriver. Mais savez-vous que malgré tous ces changements vous pouvez quand même être heureux ? C’est cela se connaître soi-même. Quand on se connaît soi-même, on peut dire : « Au fait, tout cela peut changer mais je peux malgré tout être comblé. »

Alors, savez-vous de quoi vous avez besoin ? Connaissez-vous la différence entre une envie et un besoin ? Non. Se connaître soi-même, voilà ce qui compte. Faire la distinction entre ce qui n’est qu’une envie et ce qui est un besoin. Se connaître soi-même : « Connais-toi toi-même. »

Peu importe ce qui se passe dans votre vie, vous avez besoin, pas envie, besoin de connaître la valeur de votre souffle, la valeur de la vie, la valeur du temps dont vous disposez.

Nous célébrons la vie. Nous célébrons l’existence telle qu’elle est et telle qu’elle se joue depuis des milliers d’années sur terre. Nous célébrons un message qui s’est toujours focalisé sur une seule chose, indépendamment de tout ce qui se passe : « Vous êtes vivant et vous avez beaucoup de chance. »

Je parle de la respiration. Un détenu, en Afrique du Sud, m’entendait tout le temps parler du souffle : le souffle par-ci et le souffle par-là. Alors un jour, il est retourné dans sa cellule et voilà ce qu’il a raconté à l’animateur du Programme d’éducation pour la paix.

Il s’est allongé sur son lit et il a commencé à se concentrer sur sa respiration, à sentir sa respiration. Il lui a raconté : « Tout-à-coup, sur ce même lit où je m’étais allongé tant de fois en proie à des tourments, j’ai commencé à me sentir en paix. Plus je sentais mon souffle, plus la paix m’emplissait. » Il a ajouté : « Au bout d’un moment, je me suis senti en paix comme jamais je ne m’étais senti dans ma vie. »

Cela vaut vraiment la peine de se connaître, croyez-moi, c’est une chose merveilleuse.