En confinement avec Prem – 74e jour

« Une fois que vous commencez à vous con-naître vous même, vous commencez à voir comme tout est interconnecté autours de vous. » – Prem Rawat

Les émissions quotidiennes de Prem Rawat « En confinement » présentent la façon dont ses interventions et son Programme d’éducation pour la paix aident les gens à trouver la paix en eux. Vous aurez bientôt des détails sur la possibilité de vous joindre à Prem virtuellement pour participer à ce programme.

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Wendy Hughes

Journaliste, Ipswich Times

Wendy Hughes :

Ce qui est différent en Australie… Je sais que vous parlez dans les prisons, que vous faites le programme PEP et que vous vous êtes rendu dans des pays très pauvres. Mais y a-t-il un besoin de paix dans une Australie centrale où les gens ont du mal à payer leurs factures. Y a-t-il une place pour votre message parmi eux?

Prem Rawat :

Oui. Puisque nous venons dans ce monde, deux choses sont assurées : l’une est que nous sommes nés et l’autre, qu’un jour nous devons partir. Et les histoires, les traumatismes et tout le reste se situent entre ces deux murs.

Pour moi, une fois que vous comprenez la valeur de la vie, la valeur de chaque jour, il serait logique d’avoir cette réflexion : « Comment puis-je en profiter au maximum ? »

Wendy Hughes :

Oui. Je regarde le message « La paix est possible » et j’ai vu la grande fresque superbe qui est à Londres. Je pense que ce sont trois mots si beaux et si concis, n’est-ce pas ? C’est beau, attractif et j’imagine que tous ceux qui la voient doivent se dire : « Ah, c’est plein d’espoir. Ça fait du bien de voir cela aujourd’hui. »

Mais, pensez-vous vraiment que c’est possible ? Pensez-vous que c’est… Pensez-vous vraiment que nous pourrions avoir un jour une planète en paix ?

Prem Rawat :

Eh bien, cela mérite réflexion. C’est une question très intéressante car j’y ai réfléchi et les gens m’ont posé cette question : « Pensez-vous vraiment que la paix soit possible ? »

Il y a des choses dans ce monde qui arrivent et nous font croire que “peut-être pas“. Mais les choses qui nous font croire “peut-être pas“ sont-elles tombées du ciel ou sont-elles créées par nous ?

Ce constat, “ce sont des choses que nous avons créées“, est donc une bonne nouvelle, car si elles ont été créées par nous, nous pouvons les changer. Et c’est en cela que la paix est possible, parce que la quête de la paix vient de l’intérieur de nous.

Nous avons une histoire de la guerre. Nous n’examinons pas l’histoire de la paix. Mais il y a eu de plus longues périodes de paix sur cette Terre qu’il n’y a eu de guerres.

Wendy Hughes :

Pourquoi les gens se concentrent-ils sur le négatif ? Oui, comment faire pour que tout le monde ralentisse alors que nos vies sont orientées vers la performance ? Nous avons des rendez-vous, nos téléphones, et tout le monde est connecté en permanence, alors comment faire… ?

Prem Rawat :

Eh bien, ce que j’ai trouvé, c’est que si l’on se concentre sur soi… Socrate, il y a longtemps, a dit : « Connais-toi toi-même. » Que veut-il dire ? « Connais-toi toi-même. » Nous connaissons notre téléphone mais nous connaissons-nous ? Nous connaissons nos responsabilités mais nous connaissons-nous ? Nous savons ce que nous devrions faire mais nous connaissons-nous nous-même ?

Le fait est que vous pouvez disposer d’un très beau plan, le plus détaillé possible, mais si vous ne savez pas où vous êtes sur ce plan, comment allez-vous vous rendre là où vous voulez aller ? C’est ce que signifie se connaître soi-même. Et une fois que vous commencez à vous connaître et à comprendre qui vous êtes, vous commencez à voir l’interconnexion avec tout ce qui vous entoure.

La réalité ne changera jamais : vous êtes né un jour et un jour vous devrez partir. Et entre ces deux murs se trouve cette belle chose qu’on appelle « la vie. » Et le fait est que même cette compréhension viendra. Quand vous vous approcherez vraiment de ce mur, vous comprendrez. Je le vois depuis ma plus tendre enfance.

Wendy Hughes :

On dirait que vous avez eu une enfance assez extraordinaire que peu de gens sur cette planète ont eue.

Prem Rawat :

Et bien, à quatre ans, je parlais déjà de paix. Et montais sur scène pour dire ces choses là…

Wendy Hughes :

C’est extraordinaire en soi. Et d’où est venue cette inspiration ?

Prem Rawat :

Et bien, elle était là. Elle venait de l’intérieur. Je sentais qu’il y avait quelque chose de plus que les histoires, les jeux et tout le reste, que tout était plus grand que ce que je percevais à ce moment-là. Et j’aimais cela, j’aimais en ressentir la beauté.

Beaucoup de gens peuvent se demander de quoi il s’agissait! Mais pour moi, je n’étais pas en position de pouvoir comprendre ce que c’était.

J’aimais l’idée de la paix et si quelqu’un me demandait pourquoi, je ne pouvais pas le lui expliquer mais j’étais fasciné par la paix.

Ce que je disais aux gens n’est pas très différent de ce que je dis aujourd’hui : « C’est votre vie. On vous a donné une opportunité, c’est un cadeau que l’on vous a fait. Et parmi les possibilités, toutes les possibilités disponibles, l’une d’entre elles est que vous pouvez être en paix. »

Et j’y crois encore. En fait, ce n’est pas même une croyance, je le sais. Je le sais, je l’ai vécu.

Wendy Hughes :

Qu’est-ce qui vous conduit à faire cela maintenant ? Qu’est-ce qui vous pousse à vous lever tous les jours et faire cela ?

Prem Rawat :

Cela peut paraître très peu de choses mais les conséquences en sont très grandes. Quand vous pouvez faire sourire quelqu’un parce que vous en avez la capacité, quand vous pouvez faire réfléchir quelqu’un, quand vous pouvez apporter un certain soulagement à une personne…

Tout le monde n’a pas ça.

Il y a des gens qui savent chanter, je ne sais pas chanter. Il y a des gens qui savent chanter et ils peuvent chanter magnifiquement. Ils apportent quelque chose. Il y a des gens qui savent jouer du piano, ça, c’est magnifique ; du violon, magnifique. La peinture. Tout le monde a un don.

Le mien se trouve être une capacité d’apporter quelque chose, la contemplation, une réflexion sur la paix, ce qui est réel dans la vie.

C’est l’une des choses que j’expliquais. Je disais : « Écoutez, il y a une règle. » Et la règle est : « Si l’on rapproche une bougie allumée et une bougie non allumée », c’est la règle, « la bougie non allumée n’éteindra pas la bougie allumée mais la bougie allumée allumera la bougie non allumée. »

Wendy Hughes :

Et, oui. Et oui, c’est super.

Prem Rawat :

C’est ce que vous devez devenir, vous devez devenir une bougie allumée. Et beaucoup de détenus qui suivent le programme d’éducation pour la paix, après l’avoir terminé, finissent par devenir des animateurs auprès d’autres personnes.

Wendy Hughes :

Oui, c’est un fait qu’il y a une population énorme dans certaines de ces grandes prisons. Il est évident que quelque chose s’est brisé quelque part et les a conduit à se retrouver en prison, mais en si grand nombre ! Est-ce que la paix peut aussi résoudre ce problème ?

Prem Rawat :

Oui, parce que… je pense qu’environ 95% d’entre eux disent, « Si j’avais eu ça quand j’étais à l’extérieur, je ne serais pas là. »

Et ils insistent pour que nous l’apportions à leurs familles. C’est le cadeau qu’ils veulent envoyer de la prison à leurs familles, pour qu’ils ne finissent pas par suivre le même chemin et se retrouvent dans ces prisons.

Wendy Hughes :

Dans combien de prisons avez-vous mis en place le programme à l’heure actuelle ?

Prem Rawat :

Eh bien, ça va…

Paul Bloomfield :

Des centaines et des centaines – il y en a près d’un millier.

Wendy Hughes :

Vraiment !

Prem Rawat :

Et, oui !

Wendy Hughes :

Wow. C’est incroyable !

Prem Rawat :

Mais ce n’est pas seulement dans les prisons, les militaires ayant vécu des guerres en ont bénéficié. Parce qu’ils rentrent chez eux complètement dévastés. Et on ne leur fait pas une parade pour les accueillir.

Ils réalisent qu’ils arrivent dans un pays où les gens n’ont pas la moindre idée de ce qu’ils ont vécu, ils sont dévastés. Et ils suivent le programme d’éducation pour la paix.

En Angleterre… À Zonderwater, en Afrique du Sud, en fait le programme est destiné à aller dans toutes les prisons. Et les gens voient, ils voient la différence.

Tout cela a été repris par l’Université de San Antonio au Texas. A San Antonio, le programme d’éducation pour la paix était en cours et l’université est très intéressée par le suivi de tous les programmes. Elle a étudié tous les programmes et toutes les statistiques et a dit : « Ce programme amène le taux de récidive le plus faible. Qu’est-ce qui se passe ? »

J’ai donc fini par aller à San Antonio et par parler à tous les professeurs. Et un professeur a dit – c’était en fait lors du deuxième voyage – il a dit : « J’ai compris. Je crois que j’ai compris. Votre message s’adresse à vous – pas à propos de moi mais à propos de soi-même, de l’individu : « Connais-toi toi-même. » Aucun autre programme n’aborde ce sujet.

Lorsque les détenus arrivent, ils accusent tout le monde ! « Oh, ma famille m’a mené ici, le juge m’a mené ici, la police m’a mené ici, ceci m’a mené ici, cela m’a mené ici. » Mais ils ne se regardent pas eux-mêmes.

Et ce programme les invite à se regarder et, dès qu’ils commencent à se regarder, les transformations commencent.

Wendy Hughes :

Ça finit par rentrer.

Prem Rawat :

Parfois même trop rapidement, je pense.

Wendy Hughes :

Oh, mais c’est incroyable….

Prem Rawat :

C’est le pouvoir de ce programme.

Wendy Hughes :

Oui. C’est très bien, c’est génial. Encore une question : on m’a dit que vous appréciez l’art culinaire, peut-être êtes vous un peu gourmand ?

Prem Rawat :

Eh bien, je le suis. Absolument, j’aime bien.

Wendy Hughes :

Cuisinez-vous… ?

Prem Rawat :

Oui, oui, j’aime bien cuisiner.

Wendy Hughes :

Vraiment ? Quelles choses cuisinez-vous ?

Prem Rawat :

J’ai quelques bases, c’est une chose, mais j’aime innover, inventer : « Que puis-je faire ? Comment puis-je prendre un plat et le faire mien ? » Alors, je vais vous raconter une petite histoire, c’est une petite histoire mignonne.

Il y a une personne en Afrique du Sud, une amie très chère. Elle vient me voir un jour et me dit : « Prem, il faut que tu m’aides. » Et je lui demande : « Comment ? » Elle me dit : « J’ai rejoint tel club de cuisine, je n’y connais rien en cuisine et je dois soumettre un plat… »

Alors j’ai réalisé où elle voulait en venir, elle me demandait de cuisiner quelque chose. Alors j’ai dit « d’accord, je vais te cuisiner un plat. »

Donc, je lui ai cuisiné le plat, le lui ai envoyé et elle y a ajouté son nom. Et elle a gagné ! Elle a gagné le premier prix ! Les gens y ont goûté et dit :« Mon Dieu, comment as-tu fait, quelle est la recette ? » Et bien sûr, elle ne savait pas.

Wendy Hughes :

Oh, oups, drôle…

Prem Rawat :

Donc, elle me l’a raconté et j’ai dit : « Bien, maintenant tu dois apprendre à cuisiner. »

Wendy Hughes :

Oui, oui.

Prem Rawat :

Je pense que c’est très bien de cuisiner parce qu’à mon avis, chacun devrait être conscient de ce qu’il met dans sa bouche. Et puisque Dieu nous a donné la capacité de goûter, « concoctons ensemble quelque chose de tout à fait unique qui soit vous, qui ait votre signature et que vous puissiez faire. »