Prem Rawat :
Bonjour, bonjour, bonjour tout le monde. J’espère que vous êtes en bonne santé. Compte tenu des circonstances, j’espère que vous vous en sortez aussi bien que possible, un jour à la fois. C’est tout ce qu’on peut faire, un pas à la fois, un jour à la fois, un instant à la fois. C’est un schéma tellement approprié à la vie, de faire les choses pas à pas.
Oui, nous avons la capacité de planifier pour demain, oui, nous avons la capacité de nous souvenir d’hier, mais nous avons aussi la capacité de comprendre ce qui se passe aujourd’hui, nous avons aussi la capacité fantastique de comprendre ce qu’est ce maintenant.
Et si nous ne faisons pas appel à ça, à cette capacité que nous avons de comprendre ce moment, de comprendre aujourd’hui, la planification pour demain sera inutile. Et le passé aura disparu et disparaîtra.
Mais aujourd’hui, cet instant, est porteur d’un message pour vous. Et ce message est très profond, ce message est très simple, ce message est très clair. Et ce message est focalisé sur : « Être, exister, apprécier. »
Non pas apprécier les plaisirs du monde, les plaisirs dont les gens parlent habituellement, « Ouais, allons à la plage » ou « faisons ceci » ou « faisons cela », mais le plaisir qui vient de de vous, prendre plaisir à votre existence, prendre plaisir à votre vie, le plaisir qui vient de la compréhension de ce que vous apporte cet instant.
Cette vie, cette existence, est-elle un cadeau ? Elle n’est un cadeau que si vous réalisez que c’est un cadeau. Si vous le réalisez, si vous êtes prêt à accepter ce cadeau, si vous êtes prêt à prendre ce cadeau, si vous êtes prêt à ouvrir ce cadeau, alors c’est un cadeau.
Sinon, ça ne veut rien dire. Tant de gens avant vous, et tant de gens après vous, seraient venus dans ce monde et seraient partis. Et quelle différence est-ce que cela ferait ? Une autre personne…
De nos jours, tout est question de statistiques. Chaque matin, je me réveille et je vais sur un site web qui s’appelle “worldometer”, je vais sur ce site web et il y a tous ces chiffres. Il y a des chiffres pour les personnes qui naissent, pour celles qui meurent, pour toutes les personnes, pour tout ! Et puis il y a toutes les informations sur le coronavirus.
Je regarde ces chiffres, et « oui, ces chiffres représentent toutes ces vies humaines. Mais sont-ils vraiment représentatifs de ce qui se passe en vrai, de ces vies qui sont en jeu ? »
On dit : « Oh, oui, tellement de gens sont morts. Et ils avaient plus de tel âge et ils sont morts. » C’est très triste. C’est triste. Parce qu’une génération toute entière grandira sans cette sagesse et ce savoir que les grands-parents transmettent à leurs enfants.
C’est tellement précieux, c’est tellement important. Quelqu’un qui serait là pour leur dire : « C’est comme ça. » Oui, tout va bien. Ce n’est pas grave quand il se passe quelque chose d’imprévu qui ne faisait pas partie du petit plan.
Bien souvent, les parents n’ont pas le temps. Mais les grands-parents, eux, ont le temps. Et cette sagesse se transmet, de génération en génération, de génération en génération.
Telle est la valeur, pas les chiffres, mais la valeur de chaque personne qui est là, de la vie. Parce que l’un de ces chiffres, peut-être exprimé en milliers, représente un être humain. Il vous représente, il me représente. Il représente, vraiment, la signification du souffle qui remplit cette personne. Qui lui donne la possibilité d’exister, qui lui donne la possibilité de s’épanouir.
Si je vous dis ça, c’est que je pense que, de temps à autre, nous devons sortir la tête du sable, comme l’autruche, regarder autour de nous et voir la réalité qui existe, regarder la beauté qui est là.
Parce que, oui, oui, il se passe des choses terribles. Certains dirigeants dans le monde ont vraiment raté le coche. Ils ont vraiment raté le coche, ils ont vu la tempête arriver et n’ont rien fait pour la prévenir, jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Et la sanction est terrible, c’est un terrible chaos, un terrible fiasco.
Mais même dans ce fiasco, il faut sortir la tête du sable et regarder ce qui est réel. Qu’est-ce qui est réel ? Ce qui est beau, ce qui est bon.
Parce que vous avez ces deux loups en vous, un bon loup et un mauvais loup, et ils se battent. Quel loup va gagner ? C’est évident, celui que vous nourrissez. Si dans cette situation, vous nourrissez le méchant loup, le méchant loup va gagner. Et croyez-moi, quand le méchant loup gagne, il vous rend la vie misérable. Et ce sera une tragédie de plus.
Mais si vous nourrissez le bon loup… De quoi vit le bon loup ? Le bon loup vit de la bienveillance. Le bon loup vit de limpidité. Le bon loup vit de joie, d’épanouissement. Et si ce sont ces choses que l’on donne à manger au loup, il deviendra fort. Alors, ce ne sera pas une tragédie supplémentaire. Ce sera quelque chose de bon. On aura appris quelque chose, on aura compris quelque chose.
Il y a un dicton, « Quand vous êtes à terre, ramassez quelque chose. Vous en êtes si près, ramassez quelque chose. » Et je suis d’accord. Quand vous êtes au sol, prenez quelque chose. Comprenez.
Cela a toujours été le cas, « quand il y a des moments difficiles, vous devez vous être préparé à ces moments difficiles quand les temps étaient meilleurs ». Pour se préparer aux mauvais moments, il faut les anticiper quand la période est propice.
Et la question est : « L’avez-vous fait ? Vous êtes-vous préparé quand la période était propice ? »
Ou bien disiez-vous : « Oui, tout va bien, il n’arrivera jamais rien de mal. Regardez notre… » C’est ce qui se produit si souvent dans les civilisations. Et ce ne serait pas la première fois qu’au plus fort de la civilisation, à son crescendo… les gens ont perdu. Ils se sont dit : « Oh mon Dieu, nous sommes tellement puissants, nous sommes ceci, nous sommes cela. Rien de mauvais ne peut arriver ».
Tout le monde s’est branché sur la réalité virtuelle. Eh bien, essayez la réalité virtuelle maintenant. J’aimerais que vous le puissiez ! Parce que cette réalité n’est pas très bonne, une certaine réalité virtuelle pourrait être bonne.
Qu’est-ce que c’est, comment cela va-t-il aider la condition humaine ? C’est pourquoi je continue à montrer l’humain du doigt. Les gens me disaient toujours : « Et ceci, et cela ? » Et moi je disais, « Attendez, attendez, attendez, attendez, attendez, vous êtes un être humain. »
Relativement parlant, nous ne sommes pas vraiment, en tant que cet “homme moderne”, être humain moderne, nous ne sommes pas là depuis si longtemps. Nous n’avons même pas encore réglé certaines choses. Nous vivons encore dans un monde très ancien.
Nous pensons peut-être vivre dans la modernité, les années 2020 et toute cette technologie. Mais le fait est que les femmes n’ont toujours pas, dans notre société, un régime égalitaire. Et c’est inimaginable.
Il n’y a pas si longtemps, il y a quelques années seulement, et il y a des pays comme l’Inde où je suis sûr que c’est encore le cas, on ne voulait pas de mariages mixtes. Cela n’a rien à voir avec l’amour. C’est plutôt : « Non, non, cette personne ne peut pas se marier avec une telle ». Même si la société a beaucoup changé, elle a encore beaucoup de chemin à parcourir.
Certaines personnes de la communauté LGBT doivent faire face à tellement de haine. Ils ne sont pas acceptés tels qu’ils sont, en tant qu’êtres humains.
La société reste encore très divisée, extrêmement divisée. Je sais qu’il y a des émissions à la télévision où l’on montre des gens qui accumulent des objets. Et ils ont tellement, tellement de choses qu’il est impossible d’entrer dans leur salon tant ils ont accumulé, accumulé et accumulé.
Mais que pensez-vous que certaines entreprises ont fait ? Et quand elles ont accumulé, elles accumulent de l’argent, on les félicite, « Vous vous en sortez très bien. » Mais tout ce qu’elles font, c’est accumuler de l’argent.
« Voyez, voyez comme cette personne a bien réussi ! » Peut-être que cette personne a pris ce qu’elle a à quelqu’un d’autre. Vous savez, quand il y a de la corruption, c’est ce qui arrive, on retire la nourriture de la bouche d’une personne pauvre. Nous produisons tellement et nous gaspillons encore davantage. C’est la société que nous avons créée.
Il est grand temps d’y réfléchir, de comprendre, « Que voulons-nous ? Voulons-nous être divisés ou voulons-nous être unis en tant qu’êtres humains sur terre ? Voulons-nous avoir un monde où l’on se sente de plus en plus en sécurité, ou voulons-nous un monde toujours plus dangereux, plus dangereux et plus dangereux ? »
Les réponses à ces questions, mes amis, se trouvent dans votre cœur et dans le cœur de tous les êtres humains. Ce ne sont pas des idées exceptionnelles qui sont apparues en 2020, ce sont des idées qui existent depuis très, très longtemps, en fait, depuis qu’il y a des sociétés dans ce monde. Un désir d’être libre, un désir d’aller de l’avant, un désir de progresser, un désir d’être unis, et de travailler au bien-être de l’humanité tout entière.
Le monde que nous créons aujourd’hui est le monde qui se manifestera demain et après-demain, et le jour suivant et le suivant. Que cela vous plaise ou non, vous êtes les architectes de demain.
Mais croyez-moi, vous ne pourrez jamais comprendre ce que sera demain si vous n’avez aucune idée de ce qu’est aujourd’hui. Vous ne pourrez pas comprendre la valeur d’hier si vous ne comprenez pas la valeur d’aujourd’hui. Demain restera un mystère si aujourd’hui reste un mystère pour vous.
C’est donc le moment, c’est le moment de faire un pas, de regarder en nous. Non pas pour réfléchir à l’incertitude, mais pour réfléchir à la certitude que nous pouvons apporter. C’est le moment de s’unir comme nous ne l’avons jamais fait auparavant.
Et plus important qu’avec le reste du monde, nous avons besoin d’être unis avec nous-mêmes.
Nous ne pouvons pas être deux, nous ne pouvons pas être trois, nous ne pouvons pas être quatre, nous devons aussi être un en nous-mêmes. Nous avons besoin de savoir qui nous sommes, nous devons comprendre qui nous sommes, afin de pouvoir aller de l’avant et faire de ce monde un endroit où il fait bon vivre pour chacun, et afin de comprendre la signification de “humanité”, littéralement, “homme bienveillant” (“man kind” en anglais, littéralement “homme bienveillant”), la bienveillance pour tous les êtres humains dans le monde.
Donc, merci beaucoup. Je vous parlerai plus tard. J’espère que vous y réfléchirez. Et par-dessus tout, soyez en sécurité, soyez en bonne santé. Et soyez.