Interview avec le Dr John Horton
Prem Rawat s’entretient avec le Docteur John Horton.
# Covid 19
Prem Rawat :
Merci de me rejoindre pour cet interview.
Dr John Horton :
Cela me fait plaisir, je suis content d’être là.
Prem Rawat :
Comment allez-vous ?
Dr John Horton :
Je vais bien, et vous ?
Prem Rawat :
Ah ! Il ne me semble pas que vous ayez attrapé le virus.
Dr John Horton :
Non, pas encore.
Prem Rawat :
Bien. Vous savez, il y a pas mal de désinformation un peu partout. Pourriez-vous nous dire brièvement ce qu’est exactement ce Coronavirus ?
À l’écran :
DR JOHN HORTON, M.D.
SPÉCIALISTE EN MÉDECINE DES VOYAGES
Dr John Horton :
Il s’agit d’un petit virus ARN, c’est une classe de virus très commune, beaucoup de ces virus provoquent ce qu’on appelle « un rhume », de 5 à 10%. Et il y a d’autres virus qui provoquent des rhumes communs.
Celui-ci est unique en ce sens qu’il provient d’une espèce animale, probablement une chauve-souris, et qu’il a subi une mutation ou une transformation qui lui permet d’affecter les êtres humains. Pour la plupart des rhumes avec lesquels nous entrons en contact d’année en année, nous avons une certaine immunité.
Et celui-ci a également deux phases : la première affecte les voies respiratoires supérieures, c’est-à-dire le nez et la gorge, comme le rhume. Mais il peut ensuite descendre dans les poumons, et s’il descend dans les poumons, alors il provoque une maladie grave.
Prem Rawat :
C’est bon à savoir. Pour la sécurité de l’auditoire. Et vous êtes le Dr John Horton, vous êtes médecin depuis de nombreuses années, vous avez travaillé en médecine préventive, vous avez écrit de nombreux livres, vous avez suivi de nombreuses formations, c’est votre cursus.
Dr John Horton :
Oui, cela fait 50 ans.
Prem Rawat :
C’est beaucoup.
Dr John Horton :
Oui.
Prem Rawat :
Donc, si nous savons ce que c’est, comment pouvons-nous empêcher que cela nous attaque ou nous contamine ?
Dr John Horton :
Tout comme un vulgaire rhume, il passe par l’air. Nous savons donc qu’il se transmet par des gouttelettes, avec la toux et les éternuements. Ainsi chaque fois que quelqu’un venait dans notre bureau et qu’il avait un rhume, nous disions, « mettez un masque, nous ne voulons pas être exposés à ça. »
Et puis, si je sentais que j’avais été exposé à un rhume, je m’arrêtais, je m’arrêtais complètement et je prenais soin de moi, puis mon système immunitaire faisait son travail.
Donc c’est la même chose ici. Maintenant, puisque c’est si important, nous avons la distanciation sociale, mais c’est toujours la même simplicité, vous savez, si vous êtes malade, vous ne voulez pas transmettre, vous ne voulez pas vous approcher de personnes qui pourraient tomber malades.
C’est la première prévention, la seconde est de renforcer son système immunitaire.
Prem Rawat :
Absolument. Et donc, que pouvons-nous faire pour renforcer cette immunité ?
Dr John Horton :
J’ai écouté vos interventions, sur la capacité de profiter de la vie, parce que, quand on est stressé, ça enlève l’énergie destinée au système immunitaire, c’est aussi simple que ça.
Donc, si on profite de la vie et qu’on puise dans cette qualité de la vie dont vous parlez avec tant d’enthousiasme, c’est l’essentiel. Et puis, bien sûr, manger correctement, se reposer, dormir, se reposer est très important, et faire un peu d’exercice, c’est bon, mais pas de façon intensive.
Prem Rawat :
Hum. Oui, le sommeil, j’ai beaucoup lu à ce sujet et sur la façon dont il renforce le système immunitaire pendant la nuit. Quand vous avez une bonne nuit de huit heures, cela l’optimise et le renforce.
Parlez-nous un peu du fait qu’il y a un médecin en nous qui veille à tout cela. Bien sûr, il n’est pas habitué à ce virus en particulier, mais il veille sur nous.
Dr John Horton :
Le système immunitaire est quelque chose d’incroyable. Il y a tellement de composants. Il va identifier un envahisseur, qu’il s’agisse d’un virus ou d’une bactérie, puis il va développer toute une série de cellules pour s’y attacher, pour l’attaquer et le décomposer.
C’est étonnant. À l’école de médecine, j’ai vu une photo d’une bactérie, et c’était vraiment une chose très moche. Et puis un globule blanc est venu nager au-dessus, comme une amibe, il a englobé cette bactérie, puis la bactérie a disparu. Tout simplement dissoute ! C’était très étonnant.
Donc oui, nous avons ce système immunitaire, il est d’une grande complexité et d’une grande sagesse. Une fois que nous repérons ce virus, nous commençons à développer des réponses immunitaires. La plupart d’entre nous ne serons peut-être pas malades, mais cette immunité durera ! De générations en générations de cellules, elle dure. Étonnant.
Prem Rawat :
C’est incroyable, vraiment. Donc, je veux dire, soit vous êtes immunisé contre elle d’une manière ou d’une autre, soit vous tombez réellement malade, puis vous vous rétablissez et vous serez alors immunisé.
Dr John Horton :
C’est ce qu’on espère. Parfois le virus peut muter et changer, comme le fait le virus de la grippe. Mais nous ne savons pas ce qui va se passer avec celui-là.
Mais ce qui complique les choses, c’est que beaucoup de gens qui ont eu cette maladie ne savaient même pas qu’ils l’avaient, parce que c’était bénin. Et avec un peu de chance, ils auront une immunité qui continuera, ils seront immunisés contre ça dans le futur.
Prem Rawat :
Donc ce n’est pas quelque chose qui va être permanent ici-bas, je veux dire ça va finir par disparaître et nous allons en sortir, n’est-ce pas ?
Dr John Horton :
Regardez ce qui s’est passé en Chine, ils ont déjà tout ré-ouvert, et aussi dans les pays proches de la Chine, comme Taïwan, il y a très peu de cas, ils ont fait du bon travail, et la Corée du sud, c’est fantastique.
Singapour, c’est déjà derrière eux, ils ont tout ouvert, et maintenant ils se contentent d’observer les foyers : « OK, ces gens là-bas tombent malades, identifiez-les. » Vous identifiez leurs contacts et vous maîtrisez. Alors nous y arriverons à un moment.
Prem Rawat :
C’est très encourageant et bon à savoir, donc nous n’avons pas vraiment besoin d’avoir peur de cette chose, nous devons juste être prudents, prendre nos précautions.
Dr John Horton :
Tout à fait.
Prem Rawat :
Et les précautions sont simples, en fait c’est s’isoler, ne pas le transmettre et ne pas le recevoir, quoi que vous puissiez faire.
Dr John Horton :
C’est aussi simple que cela. Et gardez l’importance du sommeil. Ainsi, certains d’entre nous ne dorment pas très bien la nuit, alors ils peuvent faire une bonne sieste.
Prem Rawat :
Excellent ! Oui, surtout en période de confinement, je veux dire, vous avez le temps, vous pouvez faire une sieste, vous pouvez essayer de faire un peu d’exercice, de bien manger, et d’aller aussi bien que possible.
Dr John Horton :
Et la joie de vivre dont vous parlez, pouvoir profiter de votre vie intérieure au milieu de tout cela, c’est un atout majeur.
Prem Rawat :
Oui, c’est super ! Je pense que ça va donner beaucoup d’espoir aux gens quand ils vont apprendre ça, que ce n’est pas terriblement compliqué.
Parce qu’il y a tellement de mauvaises informations qui circulent, du style « Oh oui, nous allons tous mourir ! » Mais vous savez, ce catastrophisme, les gens aiment ça ! Certaines personnes adorent ça et elles aiment le diffuser.
Dr John Horton :
Laissez-moi ajouter une chose. Je suis tombé sur un article hier soir, quand je préparais mon entretien avec vous, je suis tombé sur un article de Siddhartha Mukerjee qui a écrit un livre très impressionnant sur le cancer, il était virologue avant de devenir cancérologue.
Et il a souligné cette question du dosage. Les gens disent « Oh, mon Dieu, regardez tous ces médecins qui tombent malades ! » Ils reçoivent une énorme quantité de virus, donc c’est lié à la quantité. Si vous parlez à un ami et que cet ami vous transmet peut-être un peu de virus, c’est si peu que ça n’aura pas trop d’incidence.
Mais encore une fois, ce sont les personnes les plus malades qui transmettent, et une fois que nous aurons pris de l’avance en nous occupant mieux des personnes malades, cela réduira considérablement la transmission.
Prem Rawat :
Quel conseil donneriez-vous aux membres d’une famille qui sont éventuellement atteints, ou qui sont à l’hôpital ?
Dr John Horton :
C’est là que le système de santé publique entre en jeu. Si nous pouvions tester davantage de personnes, de sorte que si un membre de ma famille est à l’hôpital, je puisse me faire dépister afin de savoir si je l’ai ou non. Mais c’est toujours la même chose : se reposer, se détendre, prendre soin de soi, c’est ce qui compte avant tout.
Prem Rawat :
Très, très bien, je pense que cela va être très instructif pour le public, et je vous en remercie. Merci beaucoup John, prenez soin de vous.
Dr John Horton :
Merci également, Prem, au revoir.
Prem Rawat :
Au revoir. Merci